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Guerre Israël-Hamas : Benyamin Nétanyahou répond à l’accusation de génocide, défendant une guerre « d’une moralité sans équivalent »

Les raids aériens, les tirs d’artillerie et les combats au sol ne connaissent aucun répit dans la bande de Gaza, dimanche 31 décembre. Au moins 40 Palestiniens ont été tués dans des raids aériens au cours de la nuit sur la ville de Gaza. Ces dernières semaines, l’armée israélienne s’est déployée dans le nord de Gaza, puis vers Khan Younès (Sud) et, plus récemment, dans les camps du centre de ce territoire.
Quelque 1,9 million d’habitants (85 % de la population) ont dû fuir leur foyer en raison des combats. Et ce alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a sonné l’alarme au sujet de la menace croissante de propagation de maladies infectieuses et que l’aide humanitaire passe au compte-gouttes.
Les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza ont fait 21 822 morts, en majorité des femmes, des enfants et des adolescents, depuis le début de la guerre, le 7 octobre, selon le ministère de la santé de la bande de Gaza, territoire administré par le Hamas.
Les déplacements forcés des Palestiniens et les difficultés d’acheminement de l’aide ont amené l’Afrique du Sud à soumettre à la Cour internationale de justice (CIJ) une requête accusant Israël de se livrer à des « actes de génocide contre le peuple palestinien à Gaza ».
En réaction, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a déclaré : « Nous continuerons notre guerre défensive, dont la justice et la moralité sont sans équivalent. » L’armée « fait tout pour éviter de blesser des civils, alors que le Hamas fait tout pour leur nuire et les utilise comme boucliers humains », a ajouté le premier ministre, à l’ouverture d’une réunion de son gouvernement. Selon lui, les forces de l’Etat hébreu agissent « de la manière la plus morale possible » dans la bande de Gaza. « Non, l’Afrique du Sud, ce n’est pas nous qui sommes venus perpétrer un génocide, c’est le Hamas. Il nous tuerait tous s’il le pouvait », a ajouté M. Nétanyahou.
Les opérations israéliennes ont été lancées en représailles à l’attaque, le 7 octobre, d’une ampleur sans précédent menée par la branche armée du Hamas, qui a entraîné la mort d’environ 1 140 personnes en Israël, en majorité des civils, selon les dernières données officielles israéliennes, et la prise en otage de quelque 250 personnes.
Dans le cadre d’un premier accord, plusieurs dizaines d’entre elles ont été libérées en échange de Palestiniens emprisonnés par Israël, et plus d’une centaine sont encore retenues dans la bande de Gaza. Samedi soir, plus d’un millier de personnes ont manifesté à Tel-Aviv en soutien à ces otages et à leurs proches, en scandant « ramenez-les à la maison ! ».
Selon les sites américain Axios et israélien Ynet, le Qatar a fait savoir à Israël que le Hamas acceptait le principe d’une reprise de pourparlers en vue de la libération de plus de quarante otages en échange d’un cessez-le-feu pouvant s’étendre jusqu’à un mois.
Une délégation du Hamas, mouvement classé terroriste par l’UE, les Etats-Unis et Israël entre autres, est arrivée vendredi au Caire pour transmettre « la réponse des factions palestiniennes » à un plan égyptien prévoyant la libération d’otages et une pause dans les affrontements.
Cette réponse sera donnée « dans les prochains jours », a affirmé dans un communiqué Muhammad Al-Hindi, secrétaire général adjoint du Jihad islamique palestinien, un groupe armé combattant aux côtés du Hamas.
Interrogé samedi soir, Benyamin Nétanyahou est resté évasif sur ces tractations de coulisse. « Le Hamas posait toute une série d’ultimatums que nous avons rejetés. (…) Nous voyons un changement, [mais] je ne veux pas créer d’attente », a-t-il déclaré en assurant que « la guerre va continuer pendant plusieurs mois ».
Le ministre des armées français, Sébastien Lecornu, se rendra dimanche pour le Nouvel An à bord du Dixmude, le porte-hélicoptères français ancré dans le port égyptien d’El-Arich, où sont soignés des civils blessés de Gaza. Le ministre sera accueilli à 14 h 15 (13 h 15 à Paris) sur le navire.
Arrivé à quai le 27 novembre, le Dixmude a accueilli dès le lendemain des dizaines de blessés, a fait savoir le cabinet du ministre – entre cinq et vingt par jour, selon des sources sanitaires locales.
La France est la « première puissance occidentale à mettre des moyens de soins aussi près de la bande de Gaza », selon le ministère français, qui précise que les personnes soignées sont atteintes de pathologies lourdes. Le Dixmude est ancré à une cinquantaine de kilomètres du point de passage de Rafah entre l’Egypte et la bande de Gaza, où l’aide humanitaire passe au compte-gouttes.
La structure hospitalière du navire comprend deux blocs opératoires, quarante lits, plus de quatre-vingts soignants, des scanners et des laboratoires d’analyses, avait précisé M. Lecornu lorsque le Dixmude est arrivé en Egypte.
Il accueille des médecins français du service de santé des armées, très sollicité ces dernières années dans le soutien médical des opérations militaires et par la crise du Covid-19, mais aussi du personnel de santé belge, danois et jordanien.
Le Monde avec AFP
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